Comment Tomorro a construit son produit autour de l’IA

De l’aéronautique à la tech : un apprentissage par la contrainte

Avant de devenir entrepreneur, Antoine vient du monde de l’aéronautique, un univers où la rigueur prime sur l’intuition.

Cette culture du détail et des processus l’a marqué, mais c’est en entrant dans la tech qu’il comprend la différence entre procéder et créer.

« En aéronautique, on cherche à éviter les erreurs. En startup, on les provoque pour apprendre plus vite. »

Ce rapport à la contrainte – qu’il s’agisse du temps, du code ou des ressources – forge une conviction clé : c’est dans la structure qu’on trouve la liberté de créer.

Une philosophie qu’on retrouve au cœur du produit Tomorro.

Trouver le bon problème à résoudre

Avant Tomorro, Antoine et son associé explorent plusieurs pistes : la collaboration, la gestion de projet, le document management.

Mais c’est en parlant avec des directions juridiques et financières qu’ils identifient un point commun : le contrat, ce document omniprésent, souvent négligé, qui structure pourtant la relation entre toutes les parties d’une entreprise.

« Le contrat, c’est le squelette de l’entreprise. Tout part de là. »

C’est de cette intuition qu’est né Tomorro — une plateforme pensée pour simplifier la gestion contractuelle, tout en respectant la complexité juridique et opérationnelle du sujet.

Quand l’IA ne s’ajoute pas : elle remplace

L’arrivée de l’IA générative change tout.

Antoine raconte comment, au lieu de “brancher un modèle” sur un produit existant, ils ont choisi de tout casser pour reconstruire.

« On a supprimé des briques entières du produit pour le repenser autour de l’IA. »

Cette refonte n’a pas été cosmétique.

Elle a transformé le rôle du logiciel : d’un outil de gestion documentaire, Tomorro devient un copilote de décision.

L’IA n’est plus une aide ponctuelle, mais une infrastructure cognitive qui lit, compare, et anticipe.

« On ne parle plus d’outil, mais de copilote. »

Ce choix, risqué sur le moment, marque un tournant.

L’équipe a dû redéfinir son interface, son modèle de données et même son rapport aux utilisateurs.

Repenser le produit, c’est aussi repenser l’équipe

L’intégration de l’IA ne bouleverse pas seulement la roadmap produit — elle change la façon de travailler.

Antoine parle d’une organisation plus fluide, où les ingénieurs et les product designers collaborent étroitement, portés par un principe simple : chaque nouvelle brique doit justifier son existence à l’aune de l’IA.

« L’IA n’est pas un sujet marketing, c’est une stratégie produit. »

Pour lui, l’adoption passe par la pédagogie interne.

Tomorro a instauré une approche bottom-up : les équipes expérimentent, testent, apprennent — avant de formaliser.

Pas de “transformation IA” imposée, mais une culture d’essais concrets.

« L’IA, c’est une nouvelle façon de réfléchir. Il faut la pratiquer pour la comprendre. »

Un futur où le contrat devient vivant

Ce qui se dessine derrière Tomorro, ce n’est pas seulement un outil plus intelligent, mais un nouveau rapport au document.

L’IA transforme le contrat en objet vivant : capable de se résumer, de se comparer, de signaler des écarts.

« Le contrat ne dort plus dans un dossier. Il travaille avec toi. »

Ce basculement ouvre la voie à une automatisation plus fine, où la donnée contractuelle alimente le pilotage global de l’entreprise.

Demain, un directeur juridique ne consultera plus ses contrats pour vérifier — mais pour dialoguer avec eux.

Ce que Tomorro nous enseigne

À travers son parcours, Antoine Fabre illustre un principe fondamental : l’IA ne se greffe pas sur un produit, elle en redéfinit la logique.

Construire avec l’IA, c’est accepter de déconstruire avant de réinventer.

C’est aussi faire un pas de côté : penser l’expérience, les usages et la valeur, autrement.

« Ce n’est pas une révolution d’interface, c’est une révolution de structure. »

Chez Tomorro, cette conviction a donné naissance à un produit où l’intelligence artificielle n’est pas une fonctionnalité — c’est l’architecture même du futur.