Comment l’IA redéfinit la valeur du back-office
Chez Roundtable, plateforme d’investissement collaboratif, le back-office n’est pas une fonction de support : c’est le moteur invisible qui fait tourner toute la machine.
Date de publication :
08.07.2025

Chez Roundtable, plateforme d’investissement collaboratif, le back-office n’est pas une fonction de support : c’est le moteur invisible qui fait tourner toute la machine.
Entre la création de SPV, la conformité juridique et la gestion administrative, des milliers de documents passent entre les mains des équipes chaque mois.
Mais à mesure que la plateforme grandissait, une question s’est imposée : comment continuer à se développer sans être freiné par la complexité opérationnelle ?
“Lire un document de 60 pages pour en extraire trois chiffres, ça prenait une heure. Et c’était une heure passée à ne pas créer de valeur.”
C’est à ce moment que Julien Fissette, cofondateur et CPO, a décidé de repenser entièrement la manière dont ses équipes travaillaient — et d’intégrer l’intelligence artificielle comme un nouveau levier de structuration plutôt que comme un gadget.
Automatiser pour mieux penser
Pour Julien, l’automatisation n’a jamais été une fin en soi.
Le danger, selon lui, serait de reproduire les mêmes travers qu’avant, mais plus vite.
“Le risque, c’est d’automatiser des workflows qui étaient déjà mauvais. L’IA te force à reposer les bases.”
Plutôt que de déléguer mécaniquement des tâches à un agent IA, Roundtable a revu la logique même de ses processus : comment circulent les données, comment se prennent les décisions, comment les outils se parlent.
L’objectif n’était pas de supprimer des postes, mais de redéfinir la place de la valeur humaine dans le back-office.
Julien résume cette approche simplement :
“On ne va pas supprimer des jobs. On va rendre les gens plus productifs. Leur valeur marginale pour la boîte augmente.”
L’IA comme nouveau collègue
Roundtable a commencé par automatiser la lecture et la vérification de documents financiers ou juridiques : contrats d’investissement, annual accounts, ou encore guidelines réglementaires.
L’idée n’était pas de remplacer la lecture humaine, mais d’en faire une lecture augmentée.
“C’est comme si mes équipes géraient des stagiaires virtuels. Il faut apprendre à les manager, à revoir leur travail, à comprendre où ils se trompent.”
Ce parallèle, à la fois pragmatique et décomplexé, illustre bien la vision de Julien :
l’IA n’est pas un substitut, mais un collaborateur numérique qu’il faut encadrer.
Cela suppose de nouveaux réflexes : superviser, évaluer la fiabilité d’un agent, prioriser les contrôles, et accepter que la compétence ne réside plus seulement dans l’exécution, mais dans la supervision.
“C’est un changement culturel. Le rôle du back-office, c’est de faire fonctionner l’entreprise. Le rôle de l’IA, c’est de lui faire gagner du temps.”
Montrer, plutôt que convaincre
L’adoption, elle, ne s’improvise pas.
Julien le reconnaît : aucune équipe n’adopte un outil parce qu’on lui dit de le faire.
Il faut créer un effet de démonstration.
“Il faut que les gens voient ce que ça change. Une démo, un test, un use case simple : c’est comme ça qu’on embarque une équipe.”
Lors d’un séminaire interne, il a lui-même construit un agent IA en trente minutes devant ses collaborateurs, en partant de zéro.
Résultat : l’abstraction devenait concrète, et la méfiance se transformait en curiosité.
Cette pédagogie par l’exemple est devenue une méthode.
Chaque nouveau collaborateur passe désormais par un mini-onboarding interne dédié à l’automatisation — non pas pour devenir expert, mais pour comprendre comment collaborer avec les outils.
Gagner du temps avant d’embaucher
À une époque où beaucoup de scale-ups résolvent leurs problèmes de charge par le recrutement, Julien revendique une philosophie inverse :
“Automatiser avant d’embaucher.”
Chez Roundtable, chaque agent IA mis en place permet de retarder ou d’éviter un recrutement, tout en améliorant la qualité de travail.
C’est moins une logique d’économie qu’une logique d’efficience humaine.
“Automatiser les tâches les plus répétitives, c’est aussi rendre le boulot plus intéressant pour tout le monde.”
Cette vision a un effet double : la productivité augmente, et les équipes se concentrent sur des tâches à plus forte valeur ajoutée — relation client, pilotage, analyse.
Le rôle du dirigeant dans la transformation
Julien insiste : la réussite d’une transformation IA ne dépend ni du budget, ni de la technologie, mais du leadership.
“Dire ‘il nous faut de l’IA’ ne suffit pas. Il faut montrer un cas concret, les gains obtenus, et répéter. C’est du marketing interne.”
Le dirigeant doit incarner la transformation et encourager ses équipes à tester, parfois à échouer, toujours à apprendre.
“Plus les gens se l’approprient, plus ça marche. Il faut qu’ils aient le droit de jouer avec l’outil.”
Cette approche bottom-up crée une culture d’expérimentation, où l’IA devient un sujet d’apprentissage collectif plutôt qu’un projet imposé.
Ce que l’épisode nous enseigne
Roundtable illustre un tournant majeur dans la manière d’aborder l’IA :
elle ne remplace pas la fonction support, elle la redéfinit.
Les équipes apprennent à raisonner en flux, à superviser des agents plutôt qu’à exécuter des tâches, à penser comme des architectes de systèmes.
“La promesse, c’est d’automatiser les workflows les plus chronophages, pour se concentrer sur le cœur du métier.”
En filigrane, une conviction simple : dans les entreprises de demain, la performance ne se mesurera plus seulement en rapidité d’exécution, mais en capacité à orchestrer intelligemment le travail entre humains et IA.
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